Dans l’univers des Ghiblis
Qui n’a jamais entendu parler de l’adorable Totoro ? Ou de Miyazaki ? Découvrez l’histoire du studio ghibli et mon avis sur certaines de leurs créations.
Un peu d’histoire
Amoureux de l’aviation et souhaitant apporter un vent de nouveautés dans le cinéma japonais, le mot « ghibli » fut choisi par Hayao Miyazaki. Ce terme signifie « le vent chaud du désert ». Venant tout droit d’Italie, il provient du nom arabe libyen du sirocco : قبلي « ghiblī ». Il n’est pas sans rappeler également le nom d’un avion de reconnaissance italien de la Seconde Guerre Mondiale : le Caproni Ca.309 Ghibli.
En 1983 sort Nausicaä et la Vallée des Vents. Ce fut le point de départ de ce qui devint en 1985 le studio ghibli fondé par les cinéastes japonais Hayao Miyazaki, Isao Takahata et l’éditrice du magazine sur l’animation, Animage, Tokuma Shoten.
En 1986, Le Château dans le Ciel sort. Il est le premier animé du studio mais le succès est loin d’être spectaculaire. S’ils veulent assurer leur stabilité financière, il leur faut produire d’autres longs-métrages. C’est alors qu’apparaît simultanément en 1988 deux chefs-d’œuvre au cinéma : Le Tombeau des Lucioles narrant l’histoire d’un frère et d’une sœur durant la Seconde Guerre Mondiale suivi de Mon Voisin Totoro. Les deux se faisant échos par leurs nombreuses oppositions.
Le succès en salle n’est pas suffisant pour que le studio soit prospère. Pourtant c’est bien Mon Voisin Totoro qui donnera au studio ghibli une certaine popularité grâce à la vente de produits dérivés. Il devint alors la mascotte et le logo du studio.
Il faudra attendre véritablement 1989 avec Kiki la Petite Sorcière adapté du roman jeunesse d’Eiko Kadono, pour que le studio ghibli trouve une base financière solide.
En 1997, pour la première fois, le succès va au-delà du sol japonais avec la création d’un ghibli devenu mythique : Princesse Mononoké. Par son intermédiaire, ce long-métrage va révéler l’univers de l’animation japonaise sur la scène mondiale. En 2001, c’est au tour du Voyage de Chihiro de faire une entrée spectaculaire. Il remporte de nombreux prix et les critiques sont élogieuses faisant de lui le plus grand succès du cinéma japonais.
Le Château dans le Ciel (1986)

Un animé empreint de poésie pour lequel j’ai pris plaisir à découvrir. Entre le mélange d’inventions futuristes, du monde Inca et de la piraterie, nous découvrons un univers original traitant de sujets de société, tel que la cupidité de l’homme et la soif de pouvoir. Pirates aussi déjantés qu’attachants et jeunes héros en quête d’aventure, ce voyage cinématographique rappellera sans doute à certains le dessin animé Atlantide.
Mon Voisin Totoro (1988)

Tendre, doux, poétique et mélancolique, Mon Voisin Totoro est un petit baume au cœur. De très beaux dessins, une histoire intemporelle, des personnages et des créatures adorables et une ode à la nature et à l’enfance à regarder sans modération que l’on soit petit ou grand. Un coup de cœur.
Kiki la Petite Sorcière (1989)

Un animé adorable tout en douceur et en légèreté. On se rend compte que certains mangas se sont aisément inspirés de cette histoire. Kiki est un personnage pour lequel on peut plus ou moins se reconnaître. Nous passons tous par des phases de découragement, de doute sur son avenir ou encore de questionnements sur notre place dans ce monde. La confiance en soi, l’amitié et le courage sont les valeurs fards du film. Le caractère de Kiki vis-à-vis d’un garçon m’a paru trop enfantin mais cela reste en adéquation avec son âge. Un joli petit univers à découvrir en famille au coin du feu.
Le Voyage de Chihiro (2001)

Un univers à la fois original et particulier pour lequel j’ai pris plaisir à découvrir. Un véritable voyage en compagnie d’esprits tous plus étranges les uns que les autres. Une très belle évolution de l’héroïne au fur et à mesure. De l’enfant angoissé manquant de courage et de confiance en elle, elle grandit et prend en maturité. Miyazaki a réussi à me surprendre en apportant une petite touche d’amour. De plus, cet animé a une signification différente en fonction de l’âge du spectateur. Un bon moment pour ce ghibli marquant.
Attention Spoils !
Pour les amoureux de cet animé, ce qui suit risque fort de casser votre vision du Voyage de Chihiro.
Afin de survivre dans ce monde étrange, Chihiro a réussi à avoir un travail dans la maison des bains. Hors cette fameuse maison des bains n’est rien d’autre qu’une maison close… De nombreux détails que seul un adulte averti ou connaissant un peu la culture japonaise pourra discerner. Nous pouvons donc en conclure que Yubaba est une mère maquerelle. D’ailleurs, une scène plus ou moins implicite le prouve, ainsi que le comportement du Sans Visage qui peut être interprété comme une personne réclamant les services de Chihiro en échange d’argent.
Cette théorie a été confirmée par le créateur lui-même. Miyazaki a voulu dénoncer la prostitution des jeunes enfants dans les maisons closes, ainsi que l’industrie du sexe. L’histoire devient alors beaucoup plus mature. Il a également abordé de nombreux sujets de société telles que la pollution environnementale, la surconsommation… Le Voyage de Chihiro est donc une histoire à double sens à l’instar du Petit Prince. A voir et revoir pour cerner toutes ses nuances.
Remarques
Nous pouvons constater qu’un lien entre Mon Voisin Totoro et Le Voyage de Chihiro existe, notamment par la présence des noiraudes que l’on retrouve dans les deux.
Le Château Ambulant (2004)

Ce ghibli a su me surprendre. C’est avant tout une belle histoire d’amour. Poétique, magique, parfois humoristique, je me suis laissée séduire par cet univers unique et original, à la limite quelque fois du déjanté. L’histoire est plus profonde qu’il n’y parait et laisse entrevoir l’importance de voir au delà des apparences et d’apprendre à avoir confiance en soi. Un petit coup de cœur pour Calcifer et l’Epouvantail. Riche en surprise, ce fut une très belle découverte m’ayant transporté dans un monde irréel. Peut-être me laisserai-je séduire par le livre qui a inspiré Miyazaki ? Sait-on jamais…
Ponyo sur la Falaise (2008)

Un petit coup de cœur pour ce ghibli qui aborde le respect à la différence. Douceur, tendresse, innocence, tant de mots pour un univers empreint de poésie. Les dessins et les couleurs sont sublimes et l’histoire est adorable. Amoureux de la mer et de l’art asiatique, vous serez séduits.
Ghiblis d’hier ou d’aujourd’hui, un vent de poésie et de magie à explorer sans modération.