Une Partie de Campagne de Mary Balogh

Une pincée d’amour, un château, de belles robes, des soirées mondaines, le protocole anglais… Bienvenue à l’époque victorienne avec Une Partie de Campagne de Mary Balogh, aux éditions J’ai Lu.
> Genre : Roman sentimental
> Résumé
Londres est en effervescence. Le duc de Staunton recherche une gouvernante. Pourquoi une telle requête ? D’autant plus que le beau partie de la ville n’est pas marié et n’a pas d’enfants… La réponse est simple, le jeune homme cherche une épouse de basse condition afin d’humilier son père et par la même occasion lui montrer que lui seul gère sa vie.
Mais voilà, rien ne va se passer comme prévu. Charity, la gouvernante choisie par le duc, est loin d’être la douce et influençable jeune femme qu’il croit et pourrait bien contrecarrer ses plans.
Quand deux êtres que tout oppose se prennent à leur propre piège…
Au delà de l’histoire d’amour, Une partie de campagne est avant tout un récit de famille, de pardon et de courage. Nous retrouvons avec délice les caractéristiques des livres autour de la période de la régence anglaise (époque victorienne), tels Orgueil et Préjugés, La Chronique des Bridgerton… Nous y trouvons toujours un aspect un peu magique et rêveur. Elle laisse entrevoir une partie de la société, les familles riches essentiellement, créant un climat propice à l’imagination fantasque.
Tout le long du roman, la notion de pardon et d’acceptation est le fil conducteur. Nous nous rendons compte que le vrai souci n’est pas d’être différent, le vrai souci est le manque de communication et de compréhension des uns et des autres. Voir au-delà des apparences pour mieux discerner la personne. Comprendre ce que peut cacher un ton agressif, un comportement distant, une ignorance… Ce livre montre que les relations familiales ou amicales ont un impact sur nos vies, notre façon d’être avec soi et les autres. Nous sommes la somme de nos erreurs et de nos rencontres. Nos interprétations peuvent parfois être faussées, déformées… Apprendre à pardonner aux autres, c’est d’abord apprendre à se pardonner soi-même. Par l’intermédiaire de la famille d’Anthony nous explorons ceci. Nous la suivons avec intérêt. Nous découvrons des individus austères, mais derrière cette austérité se cache des personnes en souffrance, des rancœurs et des non-dits. Le vrai courage n’est pas de fuir, le véritable courage est d’affronter ses peurs et les autres, se montrer tel que l’on est comme on est, avec ses convictions, ses valeurs… Affronter le regard des autres, leurs colères, leur dédain parfois… si nous sommes dans le bon chemin. Être honnête avec soi-même et les autres tout simplement.
Nous nous rendons compte que derrière sa froideur et sa prétention, le père d’Anthony cherche à sa manière à rendre heureux son fils. Il en est tellement fier, qu’il est sévère et intransigeant. Il croit en lui, l’aime mais il est incapable de le montrer, de le dire… il est trop orgueilleux et pudique pour cela. Mais il ne s’est pas douté qu’en agissant ainsi, il faisait souffrir son fils. Cependant, pouvons-nous réellement le juger ? Que ferions-nous à sa place ? Ne sommes-nous pas tous un peu trop fier pour avouer certaines choses ? N’agissons-nous pas parfois d’une mauvaise manière, croyant faire son propre bonheur ou celle d’un proche ?
D’autres sujets de réflexion viennent agrémenter le roman. Doit-on tout accepter pour améliorer sa vie ? Pour de l’argent ? Pour faire le bonheur de ses proches ? A travers Charity, nous nous posons ces questions.
Le récit en lui-même est comique entre nos deux héros. Chacun joue son rôle à la perfection dans des buts distincts, Anthony pour humilier son père et Charity pour l’argent, mais à trop bien le jouer, ils se prennent eux-mêmes au jeu. Ils tombent petit à petit dans leur propre piège et cela est vraiment plaisant à découvrir. L’histoire d’amour se met en place de fil et en aiguille. Rien n’est précipité, tout va en douceur. Tel un jeu d’échec, chacun déplace ses pions. Qui a gagné ? Qui a perdu ? Telle est la question.
Charity est vraiment plaisante à suivre. Derrière sa douceur et sa réserve, se cache une jeune femme au fort caractère. Elle est déterminée et ne se laisse pas marcher sur les pieds. Elle apporte beaucoup de chaleur dans la famille d’Anthony, elle est cette lumière qui leur manquait pour aller de l’avant et s’unir à nouveau. Anthony change au fur et à mesure, il devient un nouvel homme, ils comprends ses erreurs et acceptent celles des autres. Ils sont le parfait opposé, rien ne les rapproche et pourtant chacun réussit à apporter quelque chose à l’autre.
Conclusion
Une belle petite lecture à l’époque du XIXe siècle. Au-delà d’une histoire d’amour bien ficelée et sans précipitation, ce récit est avant tout un récit de famille, de pardon et de courage. En compagnie d’un couple aussi différent que volcanique, nous nous laissons transporter avec délice dans cette époque victorienne. Une série à découvrir pour les amoureux des romances anglaises.
Citation
– Les insultes blessent uniquement lorsque la personne insultée se soucie de l’opinion de ceux qui s’en rendent coupable. […]
Au vu des thèmes forts abordés dans ce roman, je pense que j’aurais du commencer par celui-ci plutôt que par Le Petit Défaut de Lady Rotherham qui m’a laissé plutôt dubitatif.
Alors j’ai hâte de lire ton avis ! La romance ainsi que les personnages m’ont paru bien trop superficiels, assez exaspérants et clichés…
Ce ne sera pas pour tout de suite, ma pal est comment dire… un peu beaucoup grande…😂😅
Je ne suis pas très fan des romances superficielles… on verra bien du coup.😊
Oh, la tienne aussi ? La mienne augmente plus qu’elle ne diminue. Peu importe, j’aurais plaisir de te lire à d’autres occasions 😉
J’ai dans l’optique de lire Le Petit Défaut de Lady Rotterdam en troisième dans cette collection.
Quels aspects t’ont laissé dubitatif ?😊