L’Étoile de Lowilo, tome 1 de Déborah Perez
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Un prince déchu, une comtesse ensorcelante, une pirate téméraire… tous uniques, tous meurtris mais une seule volonté, déjouer la destinée. Prenez sans crainte le navire des pirates et laissez votre esprit échoué sur les rives de l’imaginaire de Déborah Perez avec L’Étoile de Lowilo, tome I, aux éditions Pierre Philippe.
Un très bon moment de lecture.
Je remercie l’auteure pour l’envoi de son livre et de sa confiance.
> Genre : Fantasy
> Sous-genres : high fantasy et epic fantasy
La high fantasy est un sous-genre dans lequel le lecteur évolue dans un monde totalement imaginaire. Complété par de l’epic fantasy, cela signifie que la quête ultime du récit n’est pas menée par un seul personnage mais plusieurs.
Résumé
À Yulta, là où la mer touche le ciel et les flambeaux brillent tels des étoiles, la paix règne en maître depuis des siècles. Mais cette paix si estimée est sur le point de s’effondrer. Owen, le futur roi, choisit par un être sacré, le Lowel, a perdu toute trace de ce dernier. Une perte aussi importante ne peut pas être sans conséquence. Toutefois, cette erreur sera-t-elle la seule responsable de l’étiolement de la tranquillité du peuple ? N’est-ce pas l’émergence de défunts resurgissant d’entre les morts ? Les conséquences de sombres secrets du passé révélés au grand jour ? Ou une haine farouche de revanche et d’ambitions ? L’Étoile de Lowilo, la relique sacrée des rois, n’a jamais été autant en danger.
Trahisons, complots, jalousies… seul le courage des uns et la détermination des autres pourront les sauver.
Un prince déchu. Une comtesse des ombres. Une pirate arrogante.
Quel camp triomphera ?
Une plume agréable à découvrir. Nous sommes rapidement transportés par des descriptions poétiques. L’auteure ne se contente pas de décrire les images présentes dans son esprit, elle tente à travers des métaphores ou des personnifications de nous montrer tout le caractère sombre ou non d’un lieu, d’un objet ou d’une situation en question. De ce fait, certaines scènes prennent un tout autre aspect, offrant parfois une dimension plus majestueuse ou percutante qu’une simple description.
L’univers est très bien mis en place. Nous ne notons aucune incohérence. Nous rentrons facilement dans le récit, notamment grâce à la poésie mentionnée ci-dessus. Les interrogations nous assaillent dès les premières pages et nous donnent l’envie de poursuivre notre lecture. Tant de mystère, tant de questions que Déborah Perez distille au fur et à mesure sans toutefois nous laisser sur notre faim. En effet, bien que ce soit le premier tome de la trilogie, petit à petit, l’écrivain nous apporte quelques réponses. Ce choix est appréciable car il arrive dans certains romans qu’aucune conclusion ne soit apportée dans le premier volume. D’autre fois, l’univers met longtemps à se mettre en place au détriment de réponses arrivant parfois tardivement, voir pas du tout. Dans ce cas, l’écrivain a su doser avec justesse ce point. Bien entendu, l’écrivain laisse quelques interrogations qu’il sera plaisant à découvrir dans les prochains volumes.
Tout le monde mystique créé est intéressant. L’auteure fait alors un lien avec notre société concernant les croyances. Toutes les croyances sont-elles justes ? Chaque conviction revêt-elle un aspect infondé ou une certitude ? Toutes croyances ne transmettent-elles pas une part de vérité ? Au lieu de rester sur ses acquis, ne devrait-on pas apprendre à s’ouvrir sur les idéaux de chacun ? Derrière la fiction, une volonté d’interpeller sur ceci est à souligner. Nous pouvons noter néanmoins que Déborah Perez a une idée plutôt tranchée sur la question.
Aventure, piraterie, complots, trois thèmes s’harmonisant parfaitement et nous faisant voyager entre terre et mer. Dès les premières pages et jusqu’au bout, nous sentons qu’une ombre rôde autour d’Owen et des autres personnages. Nous discernons une tension à chaque instant. Le danger n’est jamais loin et nous en faisons l’expérience rapidement.
La fin laisse planer un sentiment d’amertume. Jusqu’à la dernière page, nous espérons un dénouement différent. Rien, n’y même les prédictions d’un des personnages, ne peut nous empêcher d’y croire. Cette force et cette vaillance visible depuis le début ne peuvent pas s’éteindre et pourtant… Une petite déception il faut l’avouer mais ce sont les règles du jeu. Il sera intéressant de lire la suite.
Le gros point fort de ce premier volume est les personnages féminins. Qu’elles soient amies ou ennemies, elles dégagent une force de caractère particulièrement agréable. Elles ont un grand charisme que l’écrivain sait très bien faire transparaître à travers les mots. Elles n’ont peur de rien et sont prêtes à tout pour obtenir ce qu’elles souhaitent. Elles livrent un véritable combat contre leurs opposants, quitte à être détestée par les autres.
Nous sommes complètement séduits par l’antagoniste. Pour ma part, il m’est très rare d’apprécier toutes les saveurs du « méchant » de l’histoire. Elle ne fait pas simplement office d’ennemie, elle est travaillée avec finesse. Cette ambivalence entre beauté et laideur la scie à merveille. Selon moi, sa beauté et son charisme ne font qu’accentuer avec intensité toute la cruauté de ses pensées et de ses actes.
Lissander est une protagoniste tellement semblable à notre antagoniste et pourtant si différente, révélant un tempérament plus volcanique et plus têtu. Nous apprécions explorer toute sa fragilité et ses blessures qu’elle tente de cacher à travers un masque d’indifférence et d’arrogance. Étrangement, nous ressentons qu’elle possède un fond positif mais les épreuves de la vie ont enfoui ceci au plus profond d’elle-même.
Avec Déborah Perez, il est attrayant de ne pas seulement suivre un seul personnage comme le laisse penser le résumé mais bien plusieurs car elle sait façonner le mental de chacun avec succès. Même le frère d’Owen arrive à nous captiver par son charisme, alors que son arrogance et ses ambitions le rendent affable et le conduiront sûrement à sa perte. Aucun n’est inutile, ils ont tous un rôle à jouer. Finalement, ils sont tous un pion sur un échiquier et nous le comprenons vite. Cependant, bien qu’ils soient différents, des similitudes sont à noter, dont une se révélant au fur et à mesure : ils possèdent tous une part sombre.
Owen n’est pas un personnage m’ayant le plus marqué mais quel plaisir de faire la rencontre du Vieux. Derrière son comportement décalé que certains considéreront comme étrange, il voit et sait tout. Rien ne lui échappe. Nous voyons que son humour et sa singularité dissimulent une grande sagesse. Ses fantaisies n’en sont pas vraiment, elles sont calculées, ils cherchent à transmettre un message mais seul ceux sachant et voulant l’écouter, le comprendront.
Pour finir
Laissez-vous envoûter par des personnages féminins charismatiques où leurs beautés n’ont d’égal que leurs déterminations. Protagonistes ou antagonistes, ils seront séduire et captiver les lecteurs de monde imaginaire par la finesse du travail de Déborah Perez. Entre aventure, complots, piraterie ou encore mystère et interrogations… ce premier roman nous dévoile un univers rondement mené qui saura ravir les amateurs de fantaisie.
Citations
« — Que tu es terre à terre, mon cher Owen ! N’as-tu jamais lu les légendes ? Elles ont toutes une part de vérité »
« Elle était rudement lourde, mais avec l’énergie du désespoir, on peut accomplir de grandes choses quand on se croit en danger. »
« — […] Il faut faire sa place en faisant fi des superstitions en ce qui concerne les femmes et la malchance qu’elle apporte sur les flots. »
« À ce qu’on dit, la meilleure cachette est toujours celle qui est la plus visible. »
« — Il n’y a pas d’âge pour que des projets encensés nous entraînent vers le désenchantement. »
« — […] Or, juste un écart suffit pour bouleverser les desseins. Tout est si fragile en ce bas monde. Quand on y pense, la vie tient à peu de chose : un acte manqué dans la trame peut gâcher l’œuvre d’une existence. Ne trouvez-vous pas ? »
« C’est étrange comme parfois, les prédictions empruntent des chemins de traverse… De toute façon, seul le résultat compte ! »
« C’est toujours étrange d’aborder un nouveau cycle sans savoir ce que le tourbillon de la vie prépare à ceux qui sont pris dans ses forces. La reine pense au Vieux qui lançait une toupie sans se lasser de l’observer tournoyer à toute vitesse. Bien des fois, elle s’est interrogée sur ce qu’il voyait dans les mouvements de l’objet enfantin. Ce n’était sans aucun doute qu’un jeu, celui de la destinée qui bascule quand la ronde s’achève… »
« — […] L’inconnu est mystérieux, il peut engendrer la peur. Malgré tout, il est surtout riche de possibilités. »