Backup de Guy-Roger Duvert

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Si nous vous donnions la possibilité de vivre éternellement grâce au clonage, accepteriez-vous ? Mais si au lieu de vous réveiller dans votre corps, vous vous retrouviez dans celui d’un autre ? Découvrez Backup livre en autoédition de Guy-Roger Duvert, là où l’immortalité à un prix.
Je remercie l’auteur de sa confiance et de m’avoir permis de découvrir son livre.
Partie I : À la découverte du roman
> La couverture
Bien que je n’apprécie pas la couverture, il faut reconnaître qu’elle est parfaitement en harmonie avec l’univers créé par l’auteur entre les décors en arrière-plan et les personnages que nous pourrions facilement attribuer à ceux visibles dans le texte.
> Description narrative
Ce livre est un roman d’anticipation. L’anticipation n’est pas un sous-genre de la science-fiction mais un genre à part entière qui a donné naissance à la science-fiction.
• Quelle est la différence entre l’anticipation et la science-fiction ?
Dans un roman d’anticipation, l’auteur(e) va utiliser des faits de notre société actuels (scientifiques, politiques…) et créer à partir de ces informations un futur plus ou moins possible de l’humanité. L’anticipation ne peut pas se dérouler à notre époque.
Tandis que dans un roman de science-fiction, l’écrivain inventera un univers futuriste sans savoir si ses créations seront réalisables dans le futur et s’ils sont liés à des recherches scientifiques possibles. Le récit provient uniquement de l’imagination de l’auteur.
Nous sommes au point de vue omniscient, c’est-à-dire, que le lecteur connaît toutes les pensées, le passé, les intentions… des personnages.
> Résumé
Dans une société où les multinationales sont rois et l’immortalité est à la portée des individus fortunés, vit Aiden Romes, policier droit et honnête faisant régner l’ordre avec une main de fer. Chaque jour, il frôle la mort, cette traite ne pouvant plus atteindre les plus riches.
Jusqu’au jour où une opportunité s’offre à lui. Pour le remercier d’avoir sauvé sa fille, le directeur de Backup à l’origine de l’immortalité lui propose un abonnement gratuit à vie. Il suffira de sauvegarder l’intégralité de son mental et de le copier dans un clone s’il venait à mourir pour différentes raisons. Aiden voit alors là l’occasion de continuer son métier sans l’inquiétude d’y rester à chaque instant.
Mais rien ne se passe comme prévu… Lorsqu’il se réveille de sa sauvegarde, il n’est plus dans la société et son corps n’est plus le sien. Que s’est-il passé ? Aurait-il subi une erreur ?
En acceptant cette proposition, Aiden est loin de s’imaginer que sa vie ne sera plus jamais la même. S’il veut protéger sa famille et l’avenir de l’humanité, il n’aura d’autres choix que de renier certains de ses principes car la mort n’a jamais été aussi proche et avec elle des dangers et des complots de plus en plus grands…
Partie II : Mon Avis
Points positifs
> Le récit
Il faut reconnaître que l’histoire ne sort pas particulièrement de l’ordinaire. Ce roman est un style que l’on retrouve très souvent. Cependant, selon moi, l’aspect lui permettant de sortir des sentiers battus est cette impression constante de ne pas lire un livre mais de visionner un film. Il est très rare d’avoir cette sensation durant une lecture. Par l’intermédiaire de sa plume, nous sentons que Guy-Roger Duvert est un réalisateur. Il apporte ainsi quelque chose de différent par rapport à un autre écrivain.
L’écriture est fluide et agréable. Les décors sont parfaitement mis en place, rien n’est brouillon ou laissé au hasard. L’auteur connaît son univers sur le bout des ongles et sait où il va. Ce roman pourrait aisément être adapté au cinéma. Le récit est bien ficelé et les interrogations prennent très vite leur place. Les rebondissements et les surprises sont nombreux.
L’autre élément particulièrement intéressant est la présence de sujets profonds, notamment sur la question du clonage et les conséquences que ceci peut avoir. Régulièrement les films ou livres d’action sont des enchaînements de péripéties et de catastrophes n’amenant pas forcément la personne à se poser des questions. Les personnages se battent, les morts sont multiples, le héros ou l’héroïne va tenter de sauver une ou des personne(s)… mais ceci s’arrête là. Durant cette lecture, des interrogations vont nous poursuivre : si notre mental est placé dans un autre corps, serons-nous toujours nous ou qu’une copie ? Que deviendrions-nous si notre mental se trouvait dans le corps d’un autre ? Cela impacterait-il notre comportement ? Ce point est appréciable et nous laisse à méditer jusqu’au bout. La fin riche en rebondissement n’est pas non plus en reste en matière de réflexion.
> Les personnages
Chaque personnage à une identité propre, avec des objectifs différents. À l’instar des décors, Guy-Roger Duvert a une très bonne idée en tête des individus présents au fil des pages. Dans ce roman, leurs différences ne sont pas uniquement visuelles, l’écrivain a travaillé leurs langages, leurs manières de bouger, de penser… personne ne se ressemble.
Il est plaisant de ne pas simplement découvrir le passé du protagoniste mais également celui des personnages secondaires. Ainsi, cela permet de se faire une idée du type d’individu que nous avons en face de nous et de comprendre pourquoi telles réactions ou tels projets. Nous sommes donc pris de compassion par les choix effectués par certains personnages.
La présence de deux Aiden à un intervalle de cinq ans est un autre élément bien mené. En effet, bien que ce soit en théorie la même et unique personne, un fossé s’est creusé entre eux car l’ancien Aiden n’est plus l’Aiden du présent. Leurs façons de penser sont distinctes. Un nouveau sujet de réflexion est donc mis en évidence : si nous ressuscitons avec une copie de notre mental dix ans auparavant, ferons-nous les mêmes erreurs, prendrons-nous le même chemin ou deviendrons-nous quelqu’un d’autre ?
Emera est un « personnage » que nous prenons plaisir à découvrir. Elle est très mystérieuse. Jusqu’à la fin nous ne savons pas réellement si nous pouvons totalement lui faire confiance. Ses actions sont-elles nobles ou cachent-elles des intentions plus sombres… Une suite pourrait aisément être envisagée. L’auteur a de nombreux ingrédients pour poursuivre les aventures de Aiden.
Points négatifs
> Le récit
À mon sens, quelques pages n’étaient pas forcément nécessaires, je pense de la page 99, jusqu’à la page 110. Nous comprenons la volonté de l’auteur de présenter le groupe de mercenaire et leurs capacités mais elle n’apporte, selon moi, rien à l’intrigue. Guy-Roger Duvert aurait pu les présenter d’une manière plus succincte.
> Les personnages
Je n’ai aucun point négatif concernant les personnages.
Conclusion
Un très bon roman d’anticipation. Le lecteur se laissera séduire par la plume de l’auteur et cette impression de visionner un film du début jusqu’à la fin. Sujets de réflexions et actions à foison sont les maîtres mots de ce one-shot. Un roman révélant son lot d’interrogations dans un univers où il est possible de jouer avec la mort.
Note > qualité narrative
Le récit : 4,5/5
Les personnages : 5/5
La plume : 5/5
Note > ressenti personnel
Un bon moment de lecture. Ni déception, ni surprise car je m’attendais au style proposé.
Citation tirée du livre
Depuis qu’il occupait ce corps, toutes les personnes qu’ils croisaient le traitaient avec obséquiosité. Cela finissait par avoir un impact sur son propre comportement. Il s’agissait là somme toute d’un réflexe animal : si un interlocuteur se comporte en proie, cela incite à se comporter en prédateur. Une personne qui a peur a plus de chances de se faire agresser, alors qu’une personne sûre d’elle fera changer d’avis certains agresseurs potentiels. Après tout, n’étions-nous pas partiellement déterminés par notre apparence physique ? Une personne belle n’aura jamais la même vie qu’une personne peu avenante. Mais dans ce cas, ne serait-il pas possible de voir sa propre personnalité évoluer si l’on devait changer de corps ? Deviendrait-il un prédateur sexuel, complaisant et autosatisfait s’il restait indéfiniment dans celui-ci ? L’idée était perturbante.