Rendez-vous au Cupcake Café de Jenny Colgan
Petits biscuits et gâteaux colorés sont à l’honneur dans l’intégrale Le Cupcake Café de Jenny Colgan, aux éditions France Loisirs. Ils se composent de deux volumes : Rendez-vous au Cupcake Café et Le Cupcake Café sous la neige. Aujourd’hui, ma chronique sera consacrée au premier tome : Rendez-vous au Cupcake Café.
Partie I : À la découverte du roman
> La couverture
Petit coup de cœur pour cette couverture représentant très bien l’atmosphère du tome 2 et le café de l’héroïne. Elle donne rapidement le ton de l’univers mis en place et les petites boutiques typiques anglaises.
> Description narrative
Le genre prédominant est un roman d’amour, plus précisément une chick-lit (courant littéraire anglo-saxon, la chick-lit est une romance au ton léger destinée à un public féminin et se terminant toujours bien. Nous retrouvons certains ingrédients indispensables à ce genre comme la carrière professionnelle, le célibat, les relations sentimentales, l’humour…).
Les chapitres sont au point de vue omniscient, nous connaissons de nombreux éléments sur le passé, les pensées ou les actions des personnages.
Avant de commencer votre lecture, vous découvrirez un avant-propos de l’auteure. À la fin du premier tome, vous pourrez découvrir des conseils pour réussir ses premiers cupcakes et des recettes.
> Résumé
Isabel, Izzy pour les intimes, est une talentueuse pâtissière. Malheureusement, son talent, hérité de ses heures passées à aider son grand-père à la boulangerie, reste à l’échelle d’un passe-temps. Jusqu’au jour où elle se retrouve au chômage. Son patron et petit ami, le beau et séduisant Graeme, l’a licencié pour cause budgétaire. Après plusieurs jours à se lamenter sur son sort et l’ignorance totale de Graeme, Izzy se laisse guider par son cœur et décide sur un coup de tête d’acheter un petit magasin pour le transformer en un café agréable et accueillant. Mais l’ouverture du café est loin de tout repos. Papiers administratifs, embauches, réparation… Arrivera-t-elle à mener son projet à bien ? Sera-t-elle heureuse ? Et si l’amour, les désillusions et les rivalités venaient s’immiscer dans son rêve ?
Partie II : Mon Avis
Points positifs
> Le récit
L’écriture est agréable et fluide. Ce chick-lit n’est pas monotone, l’histoire recèle son lot de revirements de situations et de rebondissements. Nous nous laissons surprendre par certains choix narratifs. Bien que l’on peut douter de la finalité, je me suis laissée prendre au jeu. Des scènes sont riches en douceur et en émotion, principalement celles avec le grand-père d’Izzy. Le projet de notre héroïne s’imbrique très bien avec les histoires d’amour compliquées d’Izzy. Les deux sont bien dosés et menés, chacun apportant ses questionnements. Ce premier tome est également très intéressant pour découvrir les étapes nécessaires afin d’ouvrir un magasin indépendant. Ce livre délivre des messages notamment d’espérance et permet de s’en rendre compte qu’il n’est pas possible d’être heureux en exerçant un métier ne nous correspondant pas. J’ai apprécié les recettes glissées au fil des chapitres et de la pointe d’humour perceptible à leur lecture. Les gourmands seront comblés à la mention de tous les gâteaux mentionnés au fil des pages.
> Les personnages
Bien qu’Izzy soit plaisante à suivre, le petit Louis et Grampa sont mes personnages préférés. Grampa est touchant, fragile… Nous ne pouvons pas rester insensible à lui, à son caractère et à son passé. Le petit Louis est tellement adorable que nous nous laissons attendrir par ce petit garçon. Izzy est une héroïne à double personnalité, elle peut être être très optimiste, voir naïve, et l’instant d’après être d’un profond pessimisme. Helena est un soutien important et sait être dure quand il le faut. Graeme, le patron et petit-ami de notre héroïne, est très bien construit. L’auteure a mis tous les ingrédients pour que le lecteur le déteste. Ce protagoniste est ignoble et un véritable goujat. À travers Caroline, dont le personnage est stéréotypé (je reviendrai sur ce point ultérieurement) Jenny Colgan souligne deux éléments : le premier, un individu peut être riche et malheureux. Les tempéraments hautains et prétentieux ne sont qu’une parade pour se préserver de ses souffrances et le deuxième, nous pouvons tous changer mentalement au fur et à mesure du temps.
Points négatifs :
> Le récit
D’un point de vue narratif, je n’ai aucun élément négatif à partager. Le récit est bien ficelé.
> Les personnages
À mon sens, Helena et Pearl ne m’ont pas paru très chaleureuses. Le sentiment éprouvé à leur encontre est ambigu. À la fois, j’ai ressenti un appui fort à l’intention d’Izzy mais aussi une certaine distance. Si cette attitude peut se comprendre à l’égard de Pearl, concernant Helena, j’aurais aimé plus de complicité.
De plus, le roman comporte énormément de stéréotypes et de préjugés. L’auteure caricature négativement les cadres supérieurs et les personnes au budget conséquent. Les femmes riches sont représentées telles des individus ne pensant qu’à leur ligne longiligne, à acheter des produits biologiques ou à rabaisser les couches moyennes ou pauvres. Effectivement, certaines personnes le sont mais ce n’est pas le cas de tout le monde. Selon moi, ce livre manquait de diversité dans les mentalités. Pour ma part, ces aspects sont le point faible de ce premier volume. Néanmoins, ce livre aura le mérite de dévoiler les nombreuses critiques faites entre les différentes couches de la société. Nous remarquons que les raisons sont seulement différentes. Après réflexion, je me demande si ce n’était pas l’objectif de l’écrivain de nous mener à cette conclusion ?
Conclusion
Un roman sucré, léger et plaisant. Les adeptes des gourmandises et compagnies seront séduits. Une plume agréable permettant un très bon moment de détente sans complication. Malgré quelques stéréotypes, le lecteur se laissera entraîner au fil des péripéties de notre héroïne.
Note : 4,5/5
Citation tirée du livre :
Des occasions s’offrent toujours aux gens biens.
À quoi pensait-elle, bon sang ? Elle n’était pas qualifiée pour tenir un commerce ! Comment s’en sortirait-elle ? Tout ce qu’elle savait faire, c’était préparer des gâteaux, ce qui ne suffirait pas assurément. Mais comment, lui souffla une petite voix, comment le sauras-tu si tu n’essaies pas ?