Histoire d’une âme de Thérèse de Lisieux

Bonjour à toutes et à tous !👋🏻

En ce vendredi, je vous propose de découvrir ma chronique concernant le livre autobiographique Histoire d’une âme de Thérèse de Lisieux, aux éditions Emmanuel.

Après avoir terminé de lire la série Neph et Shéa d’Aline Wheeler, je n’avais plus envie de continuer la série La Quête d’Ewilan de Pierre Bottero. Je n’étais plus autant séduite qu’autrefois et je n’arrivais pas à apprécier pleinement ma lecture. J’ai alors décidé de ne pas poursuivre ma PAL d’été.

Mon choix de départ n’était aucunement ce livre. Il s’avère que depuis plusieurs mois, je souhaitais connaître la vie de la jeune femme. En me promenant dans une librairie, j’ai découvert complètement par hasard cette version poche, photographie ci-dessus, au prix de 5€. Je me suis littéralement jetée dessus. Bien qu’il soit petit et donc facile à transporter, il n’en demeure pas moins complet. Des astérisques nous proposent de connaître la définition de certains mots ou quelle est cette personne par rapport à Thérèse, quand est-elle née et décédée… Des bonus provenant de Derniers Entretiens complètent l’ensemble.

Cette chronique sera séparée en trois parties :

• Partie I : Histoire des manuscrits autobiographiques

• Partie II : Courte biographie de Thérèse de Lisieux

• Partie III : Mes impressions

Partie I : Histoire des manuscrits autobiographiques

Les écrits de Thérèse sont composés de trois manuscrits nommés : A, B et C. Chacun ne provenant pas de la même période. Avant de débuter les différentes parties, la maison d’édition explique dans quels contextes les manuscrits ont été écrits.

Le manuscrit A est le plus long et est adressé à une de ses sœurs Pauline, appelé Agnès de Jésus au couvent. Thérèse a vingt-deux ans lorsqu’elle commence à écrire ce qui deviendra Histoire d’une âme. Commencé en janvier 1895, l’idée d’écrire sa vie ne vient pas de sa propre initiative mais d’une de ses sœurs ainées : Marie. Mais Thérèse, dont la perspective d’écrire sa vie lui paraît étrange, doit recevoir l’accord de son autre sœur ainée Pauline, sa supérieur. Avec son aval, Thérèse a un an pour accomplir sa mission et doit rendre son manuscrit le 21 janvier 1896.

Le manuscrit B est un ensemble de lettres adressées à sa sœur aînée Marie. Durant la retraite annuelle de Thérèse, ces périodes de méditation et de silence sont consacrées à écrire des lettres destinées à Jésus. Lorsqu’elle écrit les premières lignes, Thérèse commence à cracher du sang depuis cinq mois. Afin de répondre à la demande de Marie lui demandant d’écrire « sa petite doctrine », elle lui restitue le tout constituant ainsi « la charte de la petite voie d’enfance ». Une lettre complète le manuscrit.

Le manuscrit C est le dernier texte autobiographique. Il est destiné à Mère Marie de Gonzague d’après une idée de Pauline, dite Mère Agnès de Jésus. Consciente que la fin est proche pour Thérèse, Pauline lui demande de terminer d’écrire sa vie. La santé de la jeune femme est chaotique : toux, fièvre, digestion difficile, vomissements, épuisement… Elle est obligée d’abandonner la vie du couvent et se retrouve à écrire soit dans sa cellule, soit dans le jardin dans un fauteuil d’infirme (ancien fauteuil appartenant à son père). Elle débute sa mission le 3 juin 1897, il ne lui reste plus que quatre mois à vivre. Elle essaye d’accomplir au mieux la requête mais plus les jours passent, plus il lui est difficile d’écrire. Le crayon à papier remplace la plume le 30 juin 1897. Fin août, elle n’a plus la force de continuer. Elle y écrira en dernière phrase : « Par la confiance et par l’amour ». N’étant pas privé de la parole, ses sœurs écrits consciencieusement ses dires durant les dernières semaines. Elles seront regroupées et publiées sous le nom de Derniers entretiens.

Avant de mourrir Thérèse sait que ses écrits ne resteront pas dans le cadre intime, puisqu’elles circuleront dans les différents carmels sous le forme d’une circulaire. Elle accepte également l’idée de Pauline de les publier. Elle confira justement à sa sœur « Ce que je relis dans ce cahier, c’est si bien mon âme !… Ma Mère, ces pages feront beaucoup de bien. On connaîtra mieux ensuite la douceur du bon Dieu… ». Elle donne carte blanche à Pauline et lui confie la mission de corriger comme elle l’entend ses écrits, sachant pertinemment les nombreuses erreurs.

Pauline effectue sa mission très vite après la mort de sa sœur. Afin de pouvoir les publier en fonction des règles de l’époque, elle structure les écrits en différents chapitres et modifie la forme du texte. Elle corrige également les fautes d’orthographes et de styles. Enfin prêt, il sort un an jour pour jour après la mort de Thérèse, le 30 septembre 1898. Malgré les réticences, les écrits de 475 pages ont un retentissement majeur. C’est la stupéfaction générale. Le livre est d’abord publié en 2 000 exemplaires mais il est très vite épuisé. Il est alors réédité de nombreuses fois en un nombre bien plus important à chaque réédition. En 1901, une traduction anglaise voit le jour sous le nom de The little Flower of Jesus (La petit fleur de Jésus). Puis d’autres traductions s’enchaînent. En 1915, on compte pas moins de 211 000 volumes et 710 000 exemplaires en version abrégée. En 1956, il existe quarante éditions et plusieurs traductions. La même année le Pape Pie XII demande de publier les écrits originaux car la volonté de les connaître se fait plus pressant. Les écrits sont d’abord publiés en fac-similé, puis en 1957 en édition imprimée.

Aujourd’hui, le livre a été traduit en plus de cinquante langues. Le nombre de tirage total serait de 500 millions d’exemplaires. Ce livre est le plus lu au monde après la Bible, faisant d’elle la plus grande sainte du XIXe siècle.

Partie II : Courte biographie

Marie-Françoise Thérèse Martin, dites Thérèse est née le 2 janvier 1873 à Alençon et décédée le 30 septembre 1897 à Lisieux, à l’âge de vingt-quatre ans. Elle porte différents noms dont la petite Thérèse, sœur Thérèse de l’Enfant-Jésus et de la Sainte-Face chez les carmélites, sainte Thérèse de Lisieux ou sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus depuis 1997. En 1925, elle est canonisée et béatifiée par le Pape Jean-Paul II.

Dernier enfant d’une longue fratrie, dont quatre sont décédés rapidement, ses parents sont Louis et Zélie Martin. À ses deux mois, Thérèse frôle la mort mais survit.

Elle vit une existence heureuse, jusqu’à la mort de sa mère atteinte d’une tumeur au sein. Elle a alors quatre ans. Elle sera profondément marquée par cette perte, ternissant son caractère espiègle. Elle devient alors timide et discrète. Elle décide alors qu’une de ses sœurs, Pauline, devienne sa nouvelle maman.

Les années passent et Thérèse rentre au pensionnat. Malheureusement, elle subit les harcèlements des autres élèves car elle est la première de classe. De plus, elle n’arrive pas s’intégrer.

En 1882, la petite fille de neuf ans apprend par surprise que Pauline va quitter le foyer familial pour intégrer le carmel. C’est un déchirement et une profonde souffrance pour elle. Lors des rencontres avec sa sœur au parloir, il lui est accordée uniquement deux à trois minutes. Durant la même année, elle souffre de maux de tête incessants et de douleurs aux côtes. Ses nuits sont agitées, elle dort très mal et des boutons commencent à apparaître.

En 1883, elle passe ses vacances de Pâques avec sa sœur Céline, son oncle et sa tante. Cependant, ces vacances marquent le début d’une période difficile. Après avoir raconté les souvenirs de Zélie, la mère de Thérèse, elle s’effondre en larmes. Très vite avant de se coucher, elle est prise de tremblement nerveux et cela dure presque toute la nuit. À partir de là, elle est continuellement sujette à des tremblement nerveux, des crises de panique et des hallucinations. Il faudra attendre jusqu’en mai 1883, lorsque le visage souriant de la Vierge lui apparait, pour qu’elle soit guérie. Elle fera part de sa vision à sa sœur Marie. Cependant, à partir du moment où elle partage son secret, les doutes et les questionnements l’assaillent. Était-elle vraiment tombée malade ? Avait-elle simulé une fausse maladie ? Avait-elle réellement vu la Sainte Vierge ? Tant de questions qui la rongera durant cinq ans.

En 1885, elle se prépare à passer sa deuxième communion mais toutes ses actions ou ses pensées deviennent tourments. Elle se culpabilise de tout et de rien, elle appelle cela « la maladie des scrupules ». Ne pouvant raconter ses tourments à sa sœur Pauline, elle se confie à sa troisième maman Marie mais cette dernière finit elle-aussi par rentrer au carmel. Seule ne sachant à qui partager ses crises, elle se tourne vers ses frères et ses sœurs présents au ciel, à cet instant, elle ne souffre plus jamais de cette maladie.

Thérèse est d’une très grande sensibilité. Elle pleure facilement et pour rien. Néanmoins, à partir de Noël 1886, son caractère change complètement. Elle ne pleure plus constamment et grandit. Elle retrouve son tempérament joyeux, trait perdu à la mort de sa mère.

Malgré son jeune âge, quatorze ans, Thérèse se sent prête à entrer au carmel. Elle en fait part à son père qui accepte mais son oncle est contre. Il finira néanmoins par donner son accord. Par la suite, elle essuiera le refus du supérieur du carmel, l’indécision de l’évêque Mgr Hugonin, puis le refus du Pape. L’évêque finira néanmoins par changer d’avis et elle rentrera enfin au carmel de Lisieux, le 9 avril 1888, à quinze ans. La même année, son père atteint par la maladie est pris d’une crise de folie. Thérèse en souffre particulièrement, elle se culpabilise de ne pas être prêt de son père, d’autant plus que les rumeurs courent… Si son père est devenu fou, n’est-elle pas en partie responsable puisque sa fille favorite est partie ?

En 1889, son père est en proie à une nouvelle crise grave. Cette fois-ci, il est envoyé en hôpital psychiatrique. Elle ne le reverra qu’une seule fois en 1892, quatre ans plus tard, malade et amaigri. Il meurt le 29 juillet 1894.

En 1896 lors de la carême, Thérèse crache du sang. Loin d’être inquiète, elle est heureuse de savoir qu’elle va bientôt mourrir et trouver la joie qu’elle attend désespérément. Mais cette année là est aussi une année semée de doutes. Sa foi est altérée. Trouvera-t-elle vraiment ce qu’elle cherche après sa mort ? La vie éternelle existe-t-elle vraiment ?

Au printemps 1897, elle ne peut plus suivre la vie communautaire, elle souffre de douleurs à la poitrine, vomit, crache du sang et tousse constamment. Le 17 août, elle apprend qu’elle est atteinte de tuberculose à un stade de non retour. Un de ses poumons est perdu et ses intestins sont touchés. Après une petite période de rémission, elle agonise le 29 septembre 1897. Sa nuit et le jour qui suit ne sont que souffrance. Elle meurt le 30 septembre 1897 à 19h20 à vingt-quatre ans, laissant derrière elle le témoignage de son âme…

Partie III : Mes Impressions

Globalement :

Ce fut avec beaucoup de curiosité et d’envie que j’ai découvert la vie de Thérèse. J’ai trouvé très intéressant de découvrir le passé d’une jeune femme dont l’autobiographie est devenue un symbole pour de nombreuses personnes. Sans son témoignage, de nombreux événements seraient restés à jamais sous silence.

Ses écrits sont attractifs, je me suis laissée rapidement emporter par sa plume. Bien qu’elle raconte sa vie ou ses croyances, elle a réussi à me captiver. Je voulais en savoir plus. Son écriture est vivante, je ne me suis pas ennuyée. Elle écrit simplement et est facile à comprendre. Elle n’essaye pas d’écrire de belles phrases, elle transcrit ses pensées telles qu’elles sont. C’est pourquoi elle s’égare souvent. Ses souvenirs sont nombreux et précis. Elle se montre telle qu’elle est comme elle, ne cherchant pas à présenter une autre image d’elle. Elle ne camoufle pas ses imperfections ou les erreurs qu’elle a commise.

J’ai lu plusieurs autobiographies ou biographies mais jamais je n’ai été autant touchée. Sa vie m’a profondément marquée, perturbée et laissée songeuse. Malgré les nombreux avis élogieux à l’encontre de ses écrits, j’ai ressenti beaucoup de tristesse durant cette lecture. Elle cherche toujours à faire les choses le mieux possible dans l’espoir de vivre heureuse une fois morte.

Bien qu’elle ne l’écrive pas ou cherche à le cacher, elle est malheureuse. Elle voit ses souffrances comme une bénédiction mais il m’a semblé qu’elle cherchait à se convaincre et manquait parfois d’honnêteté. Elle veut à tout prix souffrir pour atteindre la lumière sans véritablement se rendre compte qu’elle souffre déjà beaucoup. J’ai senti que certains sujets étaient sensibles : sa mère, le harcèlement, sa maladie, la maladie de son père… Elle reste très évasive. Afin de mieux accepter les épreuves de sa vie, elle cherche toujours une explication spirituelle. Je pense qu’elle aurait peut-être écrit bien plus ses sentiments si ses cahiers n’étaient pas destinés à être lus.

Sa foi envers Jésus et la religion est profonde. Sa famille et l’église sont les but de sa vie et lui donnent envie de poursuivre son chemin. Elle s’y accroche comme une bouée de sauvetage. Cependant, sa maladie physique sera l’élément ébranlant ses croyances. L’espérance est le fil conducteur de sa vie.

En vérité, elle n’a jamais été complètement heureuse. Si elle ne subit pas les autres, elle se subit elle-même. Les tourments sont son lot quotidien : culpabilité excessive, questionnements, doutes, angoisses… J’ai perçu une grande dualité. Sa vie est loin d’un conte de fée.

Elle se considère comme une petite âme mais inconsciemment, elle semble savoir qu’elle a un rôle important à jouer. Malgré son jeune âge, elle a des raisonnements parfois très censés et matures.

Manuscrit A :

Ce manuscrit m’a paru être celui le plus autobiographique des trois. Elle retrace sa vie de son enfance à son entrée au carmel avec beaucoup de précisions. Bien qu’elle ait vingt-deux ans au moment de ses écrits, elle est femme-enfant. J’ai discerné une immaturité. Au fil des pages, sa foi s’amplifie. Elle porte un amour sans faille pour Jésus mais se sent parfois le jouet de ce dernier. Cela m’a attristée de la voir autant se battre pour entrer au carmel au lieu de profiter de sa jeunesse. Un peu d’humour et une petite touche de sarcasme vient compléter le tout. Je n’ai pas réussi à apercevoir beaucoup de lumière mais plutôt de la tristesse.

Manuscrit B :

Dans celui-ci, elle ne parle pas de sa vie mais de ses croyances, « sa petite doctrine » comme l’appelle Marie. L’aspect femme-enfant n’est plus visible. Le fait qu’elle ait décidé de parler à Jésus afin de mieux exprimer ses pensées dévoile avec plus de relief sa souffrance. À un certain passage, j’ai eu l’impression qu’elle criait son désespoir. Elle veut être l’Amour, donner de l’Amour mais elle ne sait pas comment elle peut vivre d’amour. Elle n’est pas sûre d’être dans la bonne direction, elle veut qu’on lui explique. Elle veut accomplir de grandes choses comme les Saints qu’elle vénère mais elle voit bien qu’elle n’en est pas capable. Elle ne comprend pas pourquoi certains ont réussi à atteindre la lumière divine, alors qu’elle est seulement capable de la voir et de l’admirer.

Manuscrit C :

Dans tous les manuscrits, elle aborde ses croyances et la religion mais dans le C, elle l’exprime encore plus. Elle parle de sa compréhension des lois religieuses et surtout de la charité. Il n’y a plus aucune trace d’immaturité, elle est devenue adulte. Plus elle approche de la fin de sa vie, plus elle écrit sans filtre, découvrant de nombreux aspects de sa personnalité.

Je séparerais ce dernier en deux parties. Une partie parlant de ses souffrances et ses doutes face à la mort et une deuxième abordant des enseignements sur la charité. Le tout agrémenté de petites anecdotes sur sa vie.

Durant la première partie, j’ai été touchée de découvrir sa joie de mourrir. Elle a si peu de joies sur Terre qu’elle en cherche désespérément après sa mort. Elle ne l’écrit jamais mais il m’a paru que sa vie lui pesait. J’ai senti sa peine et ses remises en question concernant ses convictions. La vie existe-t-elle vraiment après la mort ? Trouvera-t-elle ce qu’elle attend ? Ses actions auront-elles un sens ? Tant de questions qu’il la tourmentera jusqu’à la fin.

La deuxième partie était vraiment intéressante. J’ai apprécié découvrir sa valeur de la charité et de ses difficultés à l’appliquer. Elle ne se contente pas d’enseigner, elle propose des exemples de sa vie.

Il y a encore tant de choses à dire mais l’article risque d’être bien trop long et j’aimerais que vous découvriez par vous-même cette autobiographie.

Conclusion :

Au delà de l’aspect religieux, les écrits de Thérèse sont et resteront une œuvre autobiographique. Elle y aborde sa vie, ses croyances, ses doutes… Bien que sa vie soit brève, la jeune femme a beaucoup souffert. Une tristesse est palpable à chaque page. Des écrits touchants, percutants et nous remettant en question. Un livre à découvrir que l’on soit croyant ou non.

Je le relirai dans plusieurs années.

Citations tirées du livre :

Il a mis devant mes yeux le livre de la nature et j’ai compris que toutes les fleurs qu’Il a créées sont belles, que l’éclat de la rose et la blancheur du Lys n’enlèvent pas le parfum de la petite violette ou la simplicité ravissante de la pâquerette… J’ai compris que si toutes les petites fleurs voulaient être des roses, la nature perdrait sa nature printanière, les champs ne seraient plus émaillés de fleurettes…

Sans doute ce rêve n’a rien d’extraordinaire, cependant je crois que le Bon Dieu a permis que je m’en rappelle, afin de me prouver qu’une âme en état de grâce n’a rien à craindre des démons qui sont des lâches, capable de fuir devant le regard d’un enfant…

Je ne pensais pas alors qu’il fallait beaucoup souffrir pour arriver à la sainteté […]

Marie me parlait encore des richesses immortelles qu’il est facile d’amasser chaque jour, du malheur de passer sans vouloir se donner la peine de tendre la main pour les prendre […]

« La vie est ton navire et non pas ta demeure!… » Lamartine

J’ai compris que la vraie grandeur se trouve dans l’âme et non pas dans le nom […]

C’est bien le cas de le dire que la richesse ne fait pas le bonheur, car j’aurais été plus heureuse sous un toit de chaume avec l’espérance du Carmel qu’auprès des lambris dorés, des escaliers de marbre blanc, des tapis de soie, avec l’amertume dans le cœur… Ah ! je l’ai senti, la joie ne se trouve pas dans les objets qui nous entourent, elle se trouve au plus intime de l’âme, on peut aussi bien la posséder dans une prison que dans un palais […]

Lorsqu’on veut atteindre un but, il faut en prendre les moyens […]

Vous le savez, ma Mère, j’ai toujours désiré d’être une sainte, mais hélas ! j’ai toujours constaté, lorsque je me suis comparée aux saints, qu’il y a entre eux et moi la même différence qui existe entre une montagne dont le sommet se perd dans les cieux et le grain de sable obscur foulé aux pieds des passants ; au lieu de me décourager, je me suis dit : le Bon Dieu ne saurait inspirer des désirs irréalisables, je puis donc malgré ma petitesse aspirer à la sainteté ; me grandir, c’est impossible, je dois me supporter telle que je suis avec toutes mes imperfections […]

Et ce n’est pas assez d’aimer, il faut le prouver. On est naturellement heureux de faire un présent à un ami, on aime surtout à faire des surprises, mais cela, ce n’est point de la charité car les pêcheurs le font aussi. […] Donner à toutes celles qui demandent, c’est moins doux que d’offrir soi-même par le mouvement de son cœur […]

Prêter sans rien en espérer, cela paraît dur à la nature ; on aimerait mieux donner, car une chose donnée n’appartient plus.

J’ai vu tout d’abord que toutes les âmes ont à peu près le même combat, mais qu’elles sont si différentes d’un autre côté que je n’ai pas de peine à comprendre ce que disait le Père Pichon : « Il y a bien plus de différence entre les âmes qu’il n’y en a entre les visages. »

Moi je sais que nul n’est bon juge dans sa propre cause et qu’un enfant auquel un médecin fait subir une douloureuse opération ne manquera pas de jeter les hauts cris et de dire que le remède est pire que le mal ; cependant, s’il se trouve guéri peu de jours après, il est tout heureux de pouvoir jouer et courir. Il est en est de même pour les âmes : bientôt elles reconnaissent qu’un peu d’amertume est parfois préférable au sucre et ne craignent pas de l’avouer.

Sous quels formats puis-je le trouver ?

Vous pouvez le trouver en version livre numérique et en version brochée.

Où puis-je me le procurer ?

Vous pouvez l’acheter dans les librairies la Fnac, Amazon, Cultura, La Procure et Decitre.

Bonne lecture !📚

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